NATURE & PATRIMOINE
Histoire d'Abrest
Le nom d’Abrêt (du latin arbor, arbre) est mentionné pour la première fois en 1301 dans le Dictionnaire de M. Chazaud. Aujourd'hui orthographiée Abrest, la commune recense 2530 habitants. Ancienne paroisse du diocèse de Clermont, fortifiée à la fin du XVIe siècle, la commune actuelle s'étend sur les deux rives de l'Allier, ce qui est assez exceptionnel car en général, les rivières de cette importance servent de limite administrative. En son sommet, un ancien belvédère nommé "Hurlevents" vous offrira une vue panoramique sur le val d'Allier et les Monts d'Auvergne, (puy de Dôme et chaîne des Puys).
Le château des Chaussins date du XVe siècle. La construction de l’église date de 1793 ; quant à la mairie, elle a été construite en 1886.
Plusieurs sources d'eau chaude jaillissent sur la commune : les boues thermales servant aux applications dans les établissements de Vichy sont préparées à partir de la source du Dôme ; elles contribuent à soigner les rhumatismes et les affections de l'appareil digestif grâce à leurs particules d'argile chargées électriquement.
La superficie d’Abrest est de 1048 hectares ; ceci fait qu'Abrest est plus grand en superficie que la commune de Vichy et de St-Yorre. Sise entre 251 et 434 m d'altitude, Abrest est intégrée à la Communauté d'Agglomération Vichy Val d'Allier.
Le bac et le port
En vous promenant dans les rues d’Abrest, peut-être avez-vous remarqué le nom d’une rue, ou plutôt d’une impasse étonnante ? « L’impasse du vieux port » voici son histoire…
Au Moyen Âge, le seigneur d’Abrest assure la surveillance du trafic sur la rivière et du passage à gué reliant ses deux rives. Il doit mettre à la disposition de la population le matériel nécessaire au passage dans de bonnes conditions des personnes et des biens, notamment lorsque les eaux sont fortes. Un bail sous-fermage daté de 1724 expose les droits et devoirs du bailleur Pierre Prestre dit « l’Amiral, également fils de Louis Vigneron ». L’objet loué est le port bac, passage et tous les droits joints anciens et accoutumés appelés « le port d’Abrest » situé sur la rivière.
En 1841, dans un rapport sur la situation des bacs de l’Allier on lit : « Le passage d’Abrest situé à environ cinq kilomètres à l’amont de Vichy est un des plus importants de l’Allier ». C’est en effet le point de passage privilégié des habitants de la rive gauche qui désirent se rendre à Cusset ou à Vichy.
En 1895, le professeur Lecoq traverse la rivière à Abrest pour se rendre de Vichy à Haute-Rive visiter les sources minérales.
Lorsque les eaux sont basses, le passage à gué est possible, mais dangereux. En septembre 1824, Philippe Delora de Brugheat essaye de passer conduisant une voiture attelée de deux bœufs et chargée de sacs de blé. Le garde-champêtre trouve son corps immergé par les clous des roues de la « Barcelle ». Quelques années plus tard, en 1846, un enfant de dix ans venant de Serbannes, s’est noyé en tombant d’une branche posée sur le bras de l’Allier. Il s’agit donc d’un passage fréquenté mais dangereux. Il reste ouvert jusqu’en 1933.
Le port, dont le souvenir nous reste grâce à l’impasse du Vieux Port est très ancien et assez actif. Nous savons que plusieurs bateaux embarquent en 1725 des céréales à destination de Paris. Il est en pleine activité à la fin du XVIIème. La famille Bassot est constituée de cinq maîtres-charpentiers à bateaux qui sont présents à l’état-civil pendant une vingtaine d’années. Ils construisent les « Sapinières » qui conduiront la production locale vers les grandes villes des vallées de l’Allier et de la Loire.
La Voie verte
Châteaux et belles demeures
- Vestiges du château dans le bourg : tour-pigeonnier, partie reconstruite au XIXe siècle.
- Château de Chaussin XVe siècle, restauré (Inscrit à l'inventaire des Monuments Historiques) : douves, cheminée gothique, deux cheminées Renaissance, restes de peintures murales.
- Château de Quinssat XVIIe siècle.
- Tour médiévale du Maubet. Mentionnée au XIIIe siècle.
A lire : Châteaux, fiefs, mottes, maisons fortes et manoirs en Bourbonnais de René Germain et Dominique Laurent.
L'église
Ancienne paroisse du diocèse de Clermont. Elle fut fortifiée à la fin du XVIe siècle.
L'église telle qu'on la connaît aujourd'hui a été construite à la fin de 1793.
Les sources du Dôme et du Lys
Plusieurs sources d'eau chaude jaillissent sur la commune. Elles viennent du plus profond de l'écorce terrestre, en suivant les fissures créées par la solidification des roches éruptives. Les sources du Dôme et du Lys font partie de l'ensemble des sources du Dôme.
Situées sur la rive gauche de l'Allier, les sources du Dôme et du Lys jaillissent à 65° et 61°. C'est à partir de la source du Dôme que sont préparées les boues destinées aux soins rhumatologiques et maladies de l'appareil digestif dans les établissements thermaux de Vichy.
Les coteaux calcaires classés ENS
Depuis de nombreuses années, l'Allier travaille à la préservation de son patrimoine naturel. En 2002, une étude a permis l'identification de nombreux sites susceptibles d'être retenus au titre des espaces d'intérêt remarquable. L'année suivante, le Conseil général optait pour une politique de préservation et de valorisation des espaces naturels et des paysages à travers le schéma départemental pour l'environnement. En dehors du programme spécifique dédié à la rivière, Abrest a été retenu pour ses côteaux calcaires dont la portée environnementale est reconnue. Bénéficiant ainsi du programme départemental, la commune recevra un soutien financier qui lui permettra de protéger ce fragile espace et de le mettre en valeur auprès des habitants et du grand public.
Espaces Naturels Sensibles, les principaux objectifs sont :
- La préservation de la biodiversité, tant en terme de sauvegarde des milieux qu'en terme de protection des espèces vivant ici. Un des enjeux du site est, par exemple, de ne plus porter atteinte au fonctionnement naturel (dynamique fluviale) de la rivière sur ces quelques kilomètres.
- La valorisation et la sensibilisation de la population à la rivière, son fonctionnement (crues, érosion), la valeur écologique des lieux. Continuer d'allier une forte fréquentation et le maintien de certaines espèces est l'enjeu majeur de ces 5 années.
Le périmètre défini par VVA, pour l’espace naturel sensible « Côte saint Amand » est dédié à la promenade et ouvert au public mais interdit aux véhicules à moteur.
Ce site présente un intérêt patrimonial autour de ses coteaux calcaires, dans le cadre du schéma départemental des espaces naturels sensibles.
Par délibération en date du 26 novembre 2009, le conseil communautaire de Vichy Val d’Allier a décidé :
- d’arrêter le périmètre définitif de l’Espace Naturel Sensible de la Côte Saint Amand,
- d’approuver l’actualisation du plan prévisionnel de gestion sur 5 ans au travers duquel VVA, par délégation de maîtrise d’ouvrage du département mettra en œuvre les actions de maîtrise d’usage ou foncière des terrains, de restauration, de gestion, de connaissance scientifique et de valorisation touristique et pédagogique,
- de désigner le Conservatoire des Sites de l’Allier (intervenant en étroite collaboration avec le Conservatoire des Espaces et Paysages d’Auvergne) pour la gestion scientifique et patrimoniale du site, bientôt proposé à la découverte des publics.
La gestion patrimoniale de l’espace naturel sensible « Côte Saint Amand » s’inscrit dans le cadre de la directive habitats/faune/flore et de l’intérêt historique du lieu – dont certaines traces de culture en terrasse demeurent (vignes, fraisiers, etc.) – qui sera valorisé auprès du public.
Conservatoire d'Espaces Naturels de l'Allier
Le coteau calcaire de la Côte Saint-Amand est un Espace Naturel Sensible situé sur les communes d’Abrest et du Vernet près de Vichy est depuis 2003 désigné comme l’un des 40 sites naturels d’intérêt majeur de l’Allier, au titre de la politique « Espaces Naturels Sensibles » (ENS) du Département.
Riche en pelouses sèches et en espèces floristiques remarquables telles que les orchidées (orchis pyramidal, ophrys mouche…), il constitue l’un des fleurons du patrimoine naturel du sud de l’Allier.
Depuis 2010, de nombreux travaux de restauration des milieux naturels ont eu lieu, ainsi que la remise en pâturage du site afin d’en assurer l’entretien. Outre ces actions, un volet communication est mis en œuvre pour assurer l’ouverture au public de la Côte Saint-Amand ainsi que sa découverte par le plus grand nombre. Dans cette perspective un projet de sentier d’interprétation est en cours. Afin de le concevoir, le CEN Allier lance une démarche participative visant à associer toute personne intéressée par le sujet. Aussi si vous avez des éléments de connaissance ayant trait au site, aux usages, si vous possédez des documents, cartes postales, dessins, témoignages ou autre liées à l’utilisation passée ou actuelle du site (géologie, culture de la fraise, carrière, vergers, vignes, histoires…) ou si vous connaissez des personnes « ressources » ou souhaitant participer à l’élaboration de l’outil, n’hésitez pas, contacter rapidement le Conservatoire d’espaces naturels de l’Allier.
Un petit groupe vient de se constituer mais nous manquons encore beaucoup d’informations sur le site, venez nous rejoindre afin de faire de ce site un lieu privilégié de sensibilisation à la préservation de notre patrimoine !
La vigne
La commune fut l'une des principales localités de l'ancienne côte viticole avec Le Vernet, Creuzier-le-Vieux et dans une moindre mesure, Saint-Yorre et Cusset.
Jacques François Chomel dans son Traité des eaux minérales, bains douches de Vichy, paru à Clermont en 1734, écrit : « le vin de Vichy est bon, les coteaux d'Abret (Abrest), de Crotte (village disparu situé à l'emplacement du quartier des Ailes), de Longevigne, le cru des Célestins, de Ris, de Châteldon, de l'autre côté de la rivière Grave-la-rama (un lieu dit du Bellerive actuel), tous ces vins sont bons et se transportent à Paris ».
Le travail professionnel de la vigne a perduré jusqu'au début du XXe siècle.
Le petit village des Biernets (qui s'écrivait « Biernay » au XVIIIe siècle) était le principal bourg viticole de la commune. On notait une forte proportion de vignerons (jusqu'à 70 % des habitants vers 1750, ainsi que des activités annexes comme la tonnellerie).
Le ban des vendanges était encore annoncé vers le milieu du XIXe siècle. Une grande partie de la côte Saint-Amand et de la colline des Dollots étaient couvertes de vignes.
La « rue des vignes » et le « chemin du baril », sont les témoins restants de cette activité.
Aujourd'hui, la vigne n'a pas totalement disparu, elle est encore un peu cultivée par endroits (2 à 3 vignes familiales).